4 mai 2016

Cuba : mes impressions et quelques informations récentes

Drapeau cubain

Je reviens tout juste d'un voyage de deux semaines à Cuba. Pour une deuxième fois, j'ai visité le pays en sac à dos de façon indépendante. À nouveau, j'ai vécu une expérience formidable et j'aurai certainement l'occasion de vous en parler davantage très bientôt. Pour l'instant, j'ai cru bon vous faire part de mes impressions et de quelques informations récentes sur le pays.



Un pays en évolution

Même si Cuba est toujours communiste, on assiste au bourgeonnement d'une économie capitaliste comme en témoignent les nombreuses casas particulares (chambres chez l'habitant), les nombreux paladares (restaurants privés) et tous ces autres petits commerces privés. Découlant des réformes adoptées par le gouvernement, ceci a favorisé l'émergence d'une classe sociale moyenne, un fait relativement nouveau à Cuba.


Reprise des relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis

Le pays n'a guère changé depuis mon dernier séjour il y a un an et demi. Il y a bien quelques Américains, tous en voyage organisé comme l'exige toujours la loi américaine, mais la presque totalité des touristes indépendants que j'ai rencontrés étaient européens (beaucoup de Français entre autres). L'opinion des Cubains par rapport aux changements qui s'amorcent semble partagée. Une personne m'a clairement dit qu'elle voyait d'un mauvais oeil l'arrivée des Américains alors que d'autres étaient en faveur, non sans certaines réserves. Il m'a semblé évident que ce sont surtout les jeunes Cubains qui fondent leur espoir sur ce rapprochement historique !


Zones Wi-Fi

Les seuls changements perceptibles depuis mon dernier séjour en novembre 2014 sont les quelques zones Wi-Fi mises en place par le gouvernement l'an passé. Souvent situées dans des parcs, elles sont facilement reconnaissables à tous ces gens qui ont les yeux rivés sur leur téléphone portable. Le service coûte 2 CUC par heure de navigation et les Cubains doivent se procurer une carte d'accès auprès du fournisseur national de télécommunication. En tant que touriste, il suffit d'errer à proximité d'une de ces zones wifi et d'attendre qu'un Cubain vous aborde pour vous proposer de vous revendre son accès (à un prix plus élevé évidemment). Pour ma part, j'ai préféré prendre congé d'internet pendant la durée de mon voyage.


Raretés et pénuries

Les restaurants n'ont pas l'air de manquer de rien, les portions étant toujours généreuses, et on trouve facilement des fruits et des légumes dans certains marchés. En revanche, certains magasins n'ont qu'un choix très limité de produits ou sont à moitié vides. Par ailleurs, même si Cuba est un important producteur de café, une grosse partie de la production est exportée, ce qui mène parfois à une pénurie sur le marché local. Les propriétaires de notre casa particular à La Havane en savent quelque chose puisqu'ils tiennent également le réputé café-resto Arcangel à l'entrée de leur maison. Un matin, pendant notre séjour, voyant qu'ils n'avaient presque plus de café, ils ont dû restreindre l'accès aux seuls gens qui logeaient chez eux. Leur fils Joao, qui fait les meilleurs cafés en ville, me racontait qu'ils devaient parfois s'approvisionner secrètement auprès des grands hôtels de la capitale (non sans négociations musclées).


Bris et défaillances

Il y parfois des coupures occasionnelles d'eau et d'électricité, même à La Havane. Par ailleurs, l'état des infrastructures est parfois lamentable. Habitués, les Cubains prennent ça avec un grain de sel et bien souvent avec humour. Un soir à Trinidad, j'ai mangé dans un paladar alors qu'il n'y avait pas d'eau. Au diable, le lavage des mains ! Et si ce n'avait été des employés qui s'efforçaient de ramener des chaudières d'eau à la cuisine, je ne me serais sans doute jamais rendu compte de rien !


Fierté et joie de vivre

En dépit des nombreux défis auxquels les Cubains sont confrontés au quotidien, j'ai rarement vu un peuple avec une telle fierté et une telle joie de vivre. Partout, on ressent cette vie de quartier (qui n'existe pratiquement plus au Québec), cette camaraderie entre les gens et ce respect envers les autres. Et puis la musique fait écho à cette bonne humeur et résonne presque à chaque coin de rue. À Cuba, on aime la musique et on aime danser !


Sur le bord du Malecón à La Havane
Des Cubains s'amusent sur le bord du Malecón à La Havane



Zika

J'ai vu des agents passer de porte à porte avec leur engin fumigène à la main régulièrement. Lorsqu'on procède à la fumigation d'une maison, une dense fumée blanche s'échappe des portes et des fenêtres (assez impressionnant) pendant les quelques minutes suivant la vaporisation et les occupants doivent attendre une heure à l'extérieur avant de pouvoir réintégrer les lieux. Ceci dit, pas de panique ! Si vous venez à Cuba, prenez simplement vos précautions afin d'éviter toute piqûre de moustique !


Casas particulares

Une fois de plus cette année, je n'ai dormi que dans des casas particulares. Selon moi, c'est la meilleure façon de voyager à Cuba. À l'exception de La Havane et de la haute saison, je vous conseille d'en visiter quelques-unes à chacune de vos étapes plutôt que de réserver à l'avance. Vous éviterez ainsi les mauvaises surprises. En arrivant à l'improviste, si la chambre ne vous plaît pas, il est ainsi plus facile de la refuser. Les meilleures casas où j'ai logé sont celles que j'ai trouvées moi-même sur place. Cette année, j'ai ainsi déniché de belles grandes chambres lumineuses et aérées avec vue et terrasse privée (et pour le même prix que la chambre sombre et sans intérêt de la casa voisine). Enfin, mieux vaut vérifier la qualité du lit avant de faire son choix. Ce n'est jamais agréable lorsqu'on dort avec un ressort dans le dos (ça m'est arrivé aussi !).


Moi en compagnie des propriétaires de la casa Mary y Miguel à La Havane
Me voici en compagnie de Mary et Miguel à La Havane.
J'ai dormi dans leur casa particular en 2014 puis à nouveau cette année.
Des gens tout simplement formidables !



Restaurants et cuisine cubaine

J'aimerais mettre les choses au clair une fois de plus. À Cuba, on mange bien, et même très bien ! Il suffit simplement d'éviter les hôtels tout-inclus ! En effet, les restaurants privés ont poussé comme des champignons et la scène culinaire a littéralement explosé au cours des dernières années. Ces paladares, comme on les appelle ici, sont souvent situés dans de belles maisons coloniales meublées d'antiquités, sans oublier la belle porcelaine et la coutellerie en argent. Mais au-delà de l'ambiance soignée, le plus important est que la nourriture est excellente et les plats sont bien présentés. Quant aux restaurants d'État, certains étant chics et dotés d'un personnel en uniforme, on y mange tout aussi bien pour une bouchée de pain. Aussi simple soit-elle, la cuisine cubaine est toujours savoureuse et délicieuse. Enfin, pour vivre l'expérience cubaine jusqu'au bout, n'hésitez pas à essayer la cuisine de rue, idéale pour un petit déjeuner sur le pouce ou pour combler une petite fringale.


Bus Viazul

Cette année, j'ai emprunté les bus de la compagnie Viazul. C'est une façon confortable, sécuritaire et économique de se déplacer d'une ville à l'autre à Cuba. On peut faire ses réservations sur place dans n'importe quelle station de bus. Prenez soin cependant de vous y prendre quelques jours à l'avance, surtout pour les longs trajets ! À la dernière minute, les bus sont souvent pleins et il arrive que le système de réservation (qui dépend du réseau internet) soit en panne. Enfin, sachez qu'il n'y a généralement qu'un seul agent au comptoir et qu'il n'est pas rare de devoir faire la queue pendant une heure avant d'être servi. Pas grave, vous êtes à Cuba et vous êtes en vacances !


Bus de la compagnie Viazul
Bus de la compagnie Viazul



Budget

Honnêtement, il est difficile de prévoir un budget pour Cuba. Vos dépenses peuvent varier du simple au double selon les endroits où vous mangez, les moyens de transport utilisés, votre volonté d'éviter (ou pas) les endroits touristiques, la monnaie utilisée (voir plus loin), votre capacité à vous débrouiller en espagnol et parfois aussi votre habileté à négocier. Selon moi, un budget réaliste serait de prévoir 100 $ canadiens par personne et par jour. Cela vous permettra de loger en casas particulares, de manger dans des paladares, de vous payer quelques bières et cocktails dans la journée et de voyager en bus avec Viazul.


Pesos convertibles et pesos cubains

Sur place, vous devrez obligatoirement changer vos dollars canadiens ou vos euros en pesos convertibles (CUC). C'est avec cette monnaie que vous paierez la plupart du temps. Toutefois, si vous voulez prendre un taxi colectivo, goûter à la cuisine de rue ou simplement faire comme les Cubains (et du coup payer le même prix qu'eux), je vous conseille d'obtenir également quelques pesos cubains, appelés moneda nacional (CUP). J'en avais toujours un peu sur moi. Vous pouvez obtenir des CUP dans n'importe quel bureau de change CADECA du pays (le taux est fixé à 24 CUP pour 1 CUC). Ne changez que 5 CUC pour commencer ! Ceci vous donnera 120 CUP, ce qui est largement suffisant pour quelques jours.

Le piège à éviter, c'est de payer en CUC lorsque le prix demandé est en CUP. Le vendeur gonflera son prix et vous paierez inévitablement beaucoup plus cher à votre insu. Par exemple, pour une petite pizza au fromage qui coûte 10 CUP, on vous demandera au minimum 1 CUC, ce qui revient à presque deux fois et demie plus cher !


Prix affichés en CUP sur la rue
Rien n'est plus économique que la cuisine de rue où les prix sont toujours en pesos cubains (CUP). Par exemple, un sandwich aux oeufs (pan con tortilla) ne revient qu'à seulement 27 cents canadiens ou 18 cents d'euro. 



Lectures indispensables avant de partir pour Cuba





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