Je me permets cette semaine de revenir sur un voyage effectué il y a quelques années (bien avant la création de ce blogue). Une fois n'est pas coutume. Et puis, c'est maintenant que j'avais envie de vous en parler ! Mais je tiens à rassurer ceux et celles qui ont apprécié mes derniers articles sur la Chine. J'ai encore des choses à vous raconter et d'autres articles inspirés de mon voyage dans l'empire du Milieu restent à venir. Alors comme on dit, demeurez au rendez-vous !
* * *
Une île aux confins de l'Europe, de l'Afrique et de l'Orient
Malgré les hordes de touristes qu'elle voit défiler durant l'été, celle que l'on surnomme l'île des Dieux demeure sauvage et étonnamment calme à plusieurs endroits. Des sommets majestueux couverts de neige (du moins jusqu'en juin) jusqu'aux superbes plages naturelles quasi désertes en passant par des gorges profondes, des vallées couvertes d'oliveraies et des petits villages somnolants, cette île est à la fois magnifique et surprenante. Située en mer Méditerranée et balayée par les vents venant de l'Afrique toute proche, elle bénéficie de 360 jours d'ensoleillement par an. Cette île, c'est la Crète !
La Crète est la plus grande île de la Grèce. La plus montagneuse et probablement la plus singulière de tout l'archipel grec. Une île à l'origine de la civilisation minoenne (la première grande civilisation européenne). Une île où les habitants sont d'abord crétois avant même d'être grecs. Une île où les gens semblent vivre plus longtemps que partout ailleurs sans que l'on ne sache trop pourquoi. Enfin, les scientifiques s'accordent pour dire que l'alimentation et le mode de vie en seraient responsables. À moins qu'il ne s'agisse d'une faveur ancienne accordée aux crétois par un quelconque dieu de la mythologie grecque...
Hania la belle vénitienne
Il s'agissait de mon deuxième séjour en Grèce. J'avais décidé de débuter le voyage en Crète et d'y louer une voiture afin d'explorer une partie de l'île. J'avais tracé mon itinéraire dans l'extrémité ouest de l'île, en partant de la ville de Hania (parfois appelée Chania ou La Canée). On disait de cette région qu'elle était la plus sauvage et la mieux épargnée par le béton et les constructions moches des grands complexes balnéaires. Ces affirmations étaient justifiées. Encore aujourd'hui, cela demeure l'une des plus belles balades en voiture que j'ai pu faire.
Je suis arrivé à Hania sans bagage. Mon sac à dos avait décidé de s'égarer quelque part. Heureusement, il a fini par retrouver son chemin jusqu'à moi le lendemain. Depuis, j'apporte toujours un rechange dans mon bagage à main...
Hania est une ville agréable où il fait bon flâner. Une ville méditerranéenne comme je les aime ! Tout son charme se trouve sur les quais du vieux port vénitien et dans les petites ruelles tout autour.
Hania est une ville agréable où il fait bon flâner. Une ville méditerranéenne comme je les aime ! Tout son charme se trouve sur les quais du vieux port vénitien et dans les petites ruelles tout autour.
Dalles de pierre, pots de fleurs,
façades ocres, balcons en fer
forgé et volets en bois dans les
ruelles du quartier vénitien.
Des cafés et des restaurants occupent les quais du vieux port vénitien. Au loin, les montagnes Blanches apparaissent tel un mirage. |
La péninsule de Gramvousa
Cheveux au vent, au volant de notre belle petite jeep Suzuki décapotable, nous quittons Hania pour ce petit road trip tant attendu. Direction plein ouest. Après quelques kilomètres sur l'autoroute, nous poursuivons sur une petite route rocailleuse qui s'enfonce dans la péninsule de Gramvousa. D'un côté la montagne avec ses parois rocheuses, de l'autre la falaise qui tombe à pic dans la mer. Ici, les chèvres de montagne règnent en maître. Quelques-unes sont d'ailleurs un peu trop curieuses alors que nous déballons notre pique-nique ! Puis nous laissons la voiture et descendons à pied parmi les arbustes odorants et les fleurs sauvages pour rejoindre la splendide plage sauvage de Tigani.
Rien de mieux qu'une jeep décapotable pour explorer la péninsule de Gramvousa |
Une chèvre qui défie les lois de la gravité |
La plage de Tigani vue d'en haut... |
... et une fois les deux pieds dans l'eau ! |
Falasarna et Elafonisi
Falasarna, sur la côte ouest, est une autre belle et longue plage de sable. Totalement déserte, tout comme le petit hôtel où nous avons loué une chambre pour la nuit. L'endroit a d'ailleurs des allures de far west américain qui contrastent avec les vastes oliveraies et les nombreuses serres agricoles situées à proximité.
Au sud de Falasarna, la route en lacet grimpe à flanc de montagne. Les chèvres font place aux moutons. Encore des panoramas sublimes. Toujours avec la mer en toile de fond. Puis la route redescend vers Elafonisi, un petit paradis composé de criques sauvages et de plages de sable.
La plage de Falasarna et son petit côté far west |
Une oliveraie à Falasarna |
La région de Falasarna |
Agneaux en bordure de route |
Elafonisi |
Routes champêtres
Rouler en décapotable sur ces routes peu achalandées est un véritable enchantement. Chaque virage nous révèle un nouveau point de vue, une nouvelle surprise. Il arrive même qu'un troupeau de moutons nous bloque la route de temps en temps. Tout au long de notre balade, les chants des oiseaux nous accompagnent, ainsi que tous ces parfums enivrants provenant du maquis. (Quand je pense que le romarin pousse ici comme une mauvaise herbe en bordure de la route...)
Nous traversons des villages qui semblent abandonnés... ou presque. Ici, une femme vêtue de noir qui marche à petits pas, une canne à la main. Et là, trois vieillards moustachus qui jouent aux cartes devant l'entrée d'un kafeneio (café traditionnellement réservé aux hommes). Triste réalité que celle de nombreux villages voués à disparaître. Ici comme ailleurs dans les îles grecques, le tourisme ne suffit plus à ralentir l'exode des jeunes, attirés par les grandes villes (en particulier Athènes).
Nous traversons des villages qui semblent abandonnés... ou presque. Ici, une femme vêtue de noir qui marche à petits pas, une canne à la main. Et là, trois vieillards moustachus qui jouent aux cartes devant l'entrée d'un kafeneio (café traditionnellement réservé aux hommes). Triste réalité que celle de nombreux villages voués à disparaître. Ici comme ailleurs dans les îles grecques, le tourisme ne suffit plus à ralentir l'exode des jeunes, attirés par les grandes villes (en particulier Athènes).
En Crète, la route se partage avec les moutons et les chèvres. |
Un des nombreux villages crétois à l'avenir incertain |
Les gorges de Samaria
Nous reprenons la route. Vers l'est cette fois-ci. Nous passons par Paleochora avant de remonter vers Hania par les petites routes de montagne. À l'approche des montagnes Blanches, aux sommets de plus de 2000 mètres, il fait beaucoup plus frais. Puis nous traversons le village d'Omalos, célèbre pour être le point de départ des gorges de Samaria qui font le bonheur des randonneurs. Hélas, nous passons notre chemin. Ce sera mon seul regret de tout le voyage...
Les « Lefka Ori » ou montagnes Blanches |
Bon Voyage pratique
- Les mois à privilégier pour venir en Crète sont mai, juin, septembre et octobre.
- Hania est probablement la plus belle ville de Crète. Prévoyez d'y rester deux ou trois jours et choisissez de préférence un petit hôtel dans le quartier vénitien.
- Malgré le faible kilométrage de ce circuit routier, prévoyez un minimum de trois jours pour en profiter pleinement.
- Falasarna, Elafonisi, Paleochora et Omalos constituent des étapes intéressantes.
- Si vous aimez la randonnée, ne faites pas comme moi et prévoyez une journée pour descendre les gorges de Samaria !
- Voyage effectué en mai 2003 -
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