Fort heureusement, j'ai choisi la plage de Kamala comme lieu de séjour. Car il faut veiller à bien choisir sa plage à Phuket. Si la plage de Patong est la plus populaire, la plus bondée et la plus tapageuse, mais aussi celle que je voulais éviter à tout prix, la plage de Kamala représente un bon compromis. Ici, la plage est plus petite et plus tranquille. La clientèle est plus âgée et familiale. Ceux qui veulent faire le "party" ne viennent pas ici en général, et c'est tant mieux. Bien-entendu, il y a foule en cette période de haute saison touristique en Thaïlande. Cependant, il n'y a pas de musique sur la plage, ou très peu, et on entend le bruit des vagues et le chant des oiseaux. La plage est belle, la mer est bonne et c'est reposant. C'est presque le bonheur ! Une promenade piétonnière bordée de bars et de restaurants de fortune en plein-air longe la plage. On peut y prendre un verre ou manger les deux pieds dans le sable. Ça donne un côté définitivement routard à l'endroit. Pour ce qui est de la restauration et de l'hébergement, il y a de tout pour tous les budgets. Enfin, le village est toujours là, pas très loin derrière. Oui, il y a encore des coins authentiques et traditionnels à Phuket.
À Phuket, la plage de Kamala fut aussi la plus sévèrement touchée par le tsunami dévastateur du 26 décembre 2004. La propriétaire du petit hôtel boutique où nous logeons était sur la plage lorsque le tsunami a frappé. Heureusement, elle s'en est tirée. Mais comme nous l'a raconté son mari, ce sont surtout des enfants et des personnes âgées qui sont morts ce matin là. Trop faibles pour s'accrocher à quoi que ce soit. Personne ne comprenait ce qui se passait quand la mer s'est d'abord retirée. Toute la baie s'est vidée. On pouvait voir les coraux et des poissons gigotaient en vain sur le sol. Puis la mer est revenue. En fait, c'était un mur d'eau d'une dizaine de mètres, suivi de deux vagues géantes. Les curieux qui s'étaient aventurés dans la baie n'ont pu s'échapper à temps (on a tous vu ces images saisissantes à la télé.) À notre hôtel, l'eau est montée jusqu'au premier étage. Notre chambre au rez-de-chausée fut donc entièrement submergée. J'ai vu l'émotion dans les yeux du propriétaire pendant qu'il nous racontait tout cela. Moi aussi l'émotion est venu me chercher...
Aujourd'hui, il affirme que les séquelles psychologiques sont toujours présentes chez de nombreux habitants, en particulier chez les plus âgés. Plusieurs d'entre eux se sont éloignés de la mer et sont partis s'établir plus loin dans la montagne. Et lorsqu'ils reviennent au bord de la mer, dans un restaurant de bord de mer par exemple, il paraît qu'ils ne font que regarder la mer, figés par la peur que cela se reproduise à nouveau... Et la semaine dernière encore, il y a eu un tremblement de terre au large de Sumatra, en Indonésie. Une alerte a été donnée et semble-t-il que les gens ont fui la plage, pris de panique...
Par ailleurs, plus rien aujourd'hui n'indique qu'une catastrophe s'est produite ici, si ce n'est les bateaux à longue queue qui semblent neufs (les anciens sont probablement partis avec le tsunami.) Cependant, en se promenant à Kamala, on peut voir des pancartes qui indiquent la direction à suivre pour se mettre en lieu sûr. Il y a aussi une tour munie de sirènes pour sonner l'alarme. Mais tout cela est de la frime, selon moi. Car il n'y a pas vraiment d'issue et les montagnes sont à un kilomètre d'ici.
Un monument en mémoire de la tragédie a été érigé non loin de la plage.
La plage et la baie de Kamala au coucher du soleil |
Monument érigé en mémoire du tsunami |
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